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Le mois de novembre est un mois très actif dans notre laboratoire. Le Dr Jutras-Aswad et ses collègues présenteront dans le cadre du congrès annuel de l’International Society of Addiction Medicine, les résultats de l’étude OPTIMA, une étude nationale interventionnelle et multicentrique qui a évalué l’efficacité de deux modèles de soins pour la prise en charge des troubles liés aux opioïdes. Les résultats de cette étude soulignent l’importance de la flexibilité dans le traitement des troubles liés aux opioïdes, qui permet d’élargir l’accessibilité aux traitements et améliorer la prise en charge clinique. Dans le cadre de ce même congrès, mais aussi lors des congrès du Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances, et des Journées annuelles de santé publique, Sarah et Élie présenteront les résultats d’une étude transversale concernant les associations entre la source d’approvisionnement de cannabis et les marqueurs de vulnérabilité reliés à la consommation de cannabis. Globalement, les personnes s’approvisionnant en cannabis auprès de la Société Québécoise du Cannabis étaient plus conscientes du contenu des produits achetés et celles s’approvisionnant auprès de sources illégales étaient plus susceptibles de consommer fréquemment du cannabis.

En collaboration avec nos collègues nationaux et internationaux, nous venons de mettre à jour les recommandations pour l’usage du cannabis à moindre risque selon les plus récentes données probantes. Rappelons que la seule façon d’éviter les méfaits liés au cannabis est de s’abstenir d’en consommer complètement. Pour ceux qui voudraient en consommer, il est plus sécuritaire de retarder le début de la consommation le plus tard dans la vie. Pour ceux qui en consomment, choisir des produits à faible teneur en THC et/ou à ratios élevés en CBD:THC qui s’administrent par d’autres voies que par inhalation, diminuer sa fréquence de consommation et s’abstenir de conduire un véhicule motorisé suite à la consommation de cannabis sont des comportements qui réduisent les risques de méfaits. Parmi les changements depuis 2017, notons les conseils de cesser ou diminuer (l’intensité, la fréquence de) la consommation de cannabis chez les personnes ayant des déficits cognitifs afin d’améliorer leurs performances cognitives et d’utiliser les produits et appareils de consommation de cannabis légaux et de qualité contrôlée. Lisez l’article original paru en libre accès dans l’International Journal of Drug Policy.   

L’étude CHAMPS débute ce mois-ci dans notre premier site partenaire, soit la clinique JAP du Centre Hospitalier de l’Université de Montréal. Rappelons que cet essai clinique pilote vise à évaluer l’acceptabilité et l’efficacité de la nouvelle application CHAMPS (Cannabis Harm-Reducing App for Managing Practices Safely) pour téléphones intelligents visant à réduire les méfaits liés au cannabis chez 100 jeunes consommateurs de cannabis atteints de troubles psychotiques et suivis en clinique pour premiers épisodes psychotiques. Le recrutement se fait par invitation seulement et se poursuivra dans nos quatre autres sites partenaires à travers le Canada (Alberta, Nouvelle-Écosse, Québec) jusqu’en 2023. Pour en savoir plus sur ce projet, consultez la fiche de l’étude ou encore le site clinicaltrials.gov.

Ce mois-ci, Gabriel nous dévoile les résultats de son sondage (DEP-TAO) sur les préférences de traitement pour la dépression chez les personnes avec un trouble lié à l’usage des opioïdes. Parmi les 165 participants sondés, près du tiers a préféré la psychothérapie en personne et un autre tiers a préféré la combinaison de psychothérapie et d’antidépresseurs. Seuls, les antidépresseurs étaient préférés par le quart des participants. La majorité avait un penchant pour une psychothérapie de plus de 40 min offerte directement dans les cliniques traitant le trouble lié à l’usage des opioïdes. De plus, les personnes de sexe féminin et les personnes moins scolarisées avaient une préférence plus forte pour la psychothérapie en personne plutôt que la psychothérapie en ligne. Ces résultats soulignent l’importance de fournir plusieurs options de traitements pour la dépression, et ce, directement dans les cliniques traitant le trouble lié à l’usage des opioïdes afin de répondre aux préférences de patients. Voyez une infographie des résultats ici ou lisez l’article scientifique publié dans la revue Drug and Alcohol Dependence.

Ce mois-ci marque la fin de la construction du Centre Hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM). Plus de 10 ans de travaux au coût de 3.6 milliards $ ont été nécessaires pour sa réalisation qui s’est déroulée en trois phases. La dernière phase comprenait la construction des bâtiments complémentaires tels que les cliniques externes, les espaces de bureau, la bibliothèque et l’amphithéâtre. Cet amphithéâtre a été nommé Pierre Péladeau suite au don de 15 millions $ de sa famille à la fondation du CHUM pour la recherche et l’enseignement. Le CHUM est devenu une figure de proue parmi les établissements hospitaliers francophones d’Amérique du Nord, se hissant au rang du premier hôpital intelligent au Canada (56^e au monde). Notre équipe en a profité pour emménager dans de nouveaux locaux aux 4e et 5e étages du centre de recherche.

Dans le cadre du 22e congrès des étudiants, stagiaires et résidents du CRCHUM du 6 mai, venez vous informer des plus récents travaux de notre laboratoire lors des présentations d’Ovidiu Tatar, Sarah Drouin et Florence Morissette. Grâce à son affiche, Ovidiu dévoilera les détails de son étude qualitative sur les préférences pour les interventions psychothérapeutiques basées sur la technologie, fruit de groupes de discussion auprès de cliniciens et de patients ayant vécu un premier épisode psychotique et avec trouble d’usage du cannabis. Sarah présentera son affiche sur la vulnérabilité aux méfaits liés au cannabis en fonction de la source d’approvisionnement, comme la Société québécoise du cannabis (SQDC). Finalement, Florence expliquera les effets anti-inflammatoires du cannabidiol observés chez les individus avec un trouble d’usage de la cocaïne. Des rendez-vous à ne pas manquer!

Ce mois-ci, Ovidiu, candidat au doctorat, nous dévoile les résultats de son étude qualitative récemment publiée visant à explorer les opinions des patients et des cliniciens concernant l’utilisation d’interventions psychothérapeutiques basées sur la technologie (ex : applications pour téléphones intelligents) pour réduire la consommation de cannabis. Des discussions avec 10 cliniciens et 10 patients ayant vécu un premier épisode psychotique et avec un trouble lié à l’usage de cannabis ont révélé des facteurs importants qui devraient être abordés pour accroître l’acceptabilité des interventions psychologiques fondées sur la technologie. Ces facteurs comprennent les besoins de traitement des patients (ex : réduction du stress, meilleure connaissance du cannabis), les interventions psychologiques considérées efficaces par les cliniciens (ex : entretien motivationnel, thérapie cognitivo-comportementale), les besoins spécifiques de l’application (ex : communication, vidéos d’information, journal pour surveiller la consommation), etc. Cette étude est nouvelle en ce qu’elle encourage une approche collaborative du traitement en incluant à la fois les opinions et les préférences des patients et cliniciens. Nous vous encourageons à lire et partager l’article disponible dans le Journal of Medical Internet Research Formative Research.

La semaine du 13 au 20 mars 2021 célèbre la 18^e édition des journées de la schizophrénie. Pour souligner les efforts de recherche sur ce trouble, l’événement Technopsy’21 propose 1h de conférence par jour (de 13h à 14h) sur les nouvelles technologies en soutien aux psychoses, schizophrénies, troubles bipolaires et comorbidités associées. Le 17 mars, venez entendre Didier Jutras-Aswad présenter l’application pour téléphones intelligents CHAMPS en développement dans notre laboratoire qui aide les individus ayant vécu un premier épisode psychotique à prévenir les méfaits liés à leur consommation de cannabis. L’événement est entièrement gratuit et se déroulera en ligne. Pour s’inscrire, suivez ce lien.

Selon des données de l’Institut national de santé publique du Québec, entre les mois de mars et juin 2020, les décès liés à une surdose ont augmenté de 51 % par rapport à la même période l’année précédente. C’est l’une des données troublantes présentées dans un texte de Québec Science, pour lequel le Dr Jutras-Aswad a été interviewé, qui expose les ravages de la pandémie sur les gens souffrant de troubles concomitants. Comme pour tous les secteurs de la société, la COVID-19 a chamboulé les pratiques des professionnels œuvrant dans le domaine de la santé mentale, permettant des avancées spectaculaires en télémédecine et assouplissant les suivis des patients. Néanmoins, la crise sanitaire persiste et ses effets néfastes comme l’augmentation des délais de prise en charge ne sont pas près d’être solutionnés. À lire ici.

Dans le cadre de la réforme de la Loi sur la police, le Ministère de la Sécurité publique mène actuellement des audiences publiques sur la réalité policière. Comme plusieurs personnes avec des troubles mentaux et/ou toxicomanies demandent l’aide des policiers lorsqu’elles sont en crise, les policiers doivent s’ajuster à leur vulnérabilité. C’est avec enthousiasme que Dr Jutras-Aswad a partagé son expertise en troubles concomitants lors de ces audiences afin de mieux outiller les policiers. Il salue notamment leurs approches innovantes comme les patrouilles mixtes incluant des travailleurs sociaux (ex : équipe de soutien aux urgences psychosociales) et soutient que la formation continue en santé mentale est cruciale pour le développement professionnel des policiers afin de refléter l’évolution de la réalité des plus vulnérables. Vous pouvez visionner son intervention ici ou encore lire notre rapport en suivant ce lien.