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Juillet 2022

Un article issu des travaux de notre laboratoire, dirigés par le Dr. Didier Jutras-Aswad, vient tout juste de paraître dans la prestigieuse revue American Journal of Psychiatry ce mois-ci.

Cette publication présente et discute des plus récentes données générées à travers l’étude Optima, qui porte sur la comparaison de modèles de soin pour la prise en charge de la consommation d’opioïdes.

Le texte traite plus spécifiquement de l’utilisation d’un modèle de soins flexible qui se base sur l’utilisation de buprénorphine/naloxone dans le contexte d’un traitement ciblant la réduction de la consommation d’opioïdes chez les personnes souffrant d’un trouble de l’usage des opioïdes sur ordonnance (TUO).

L’étude démontre que ce modèle de soin permettant à la clientèle visée d’emporter à domicile des doses de buprénorphine/naloxone est non inférieur à l’utilisation de la méthadone supervisée pour réduire la consommation d’opioïdes chez les personnes aux prises avec un TUO. L’étude s’est déroulée pendant 24 semaines et a inclus 272 participants de 18 à 64 ans.

Un traitement surveillé avec la méthadone

L’exposition intensive aux opioïdes d’ordonnance, combinés à plusieurs facteurs, dont le contexte pandémique de COVID-19, a contribué à une augmentation de la mortalité estimée aux opioïdes, maintenant à 89%.

Afin de contrer cette importante augmentation et de réduire la consommation de ces substances, les auteurs ont déterminé qu’il est important d’étudier et de prévoir la mise en place dans le traitement par agonistes opioïdes.

Le traitement typique largement utilisé actuellement utilise la méthadone, qui possède un indice thérapeutique faible, c’est-à-dire que la différence entre les doses thérapeutiques et les doses toxiques est mince. Dans ce contexte, surtout pendant l’initiation du traitement, la consommation de la méthadone doit être strictement surveillée. L’obligation d’un traitement en présentiel dans les cliniques spécialisées, surtout dans un contexte pandémique, peut démotiver les participants à procéder avec le traitement.

Le modèle flexible buprénorphine/naloxone : aussi efficace?

L’article de l’équipe du Dr. Jutras-Aswad indique que le traitement avec buprénorphine/naloxone pose moins de danger au début du traitement, ce qui permettrait la mise en place plus tôt pendant le traitement d’un dosage à domicile.

Selon l’étude, les participants du groupe qui suivaient le traitement buprénorphine/naloxone avaient 0,47 fois plus de chances d’être maintenus dans le traitement assigné que ceux du groupe méthadone.

Ce modèle de soin à la maison est plus flexible, et alors possiblement plus acceptable, moins coûteux et mieux adapté au contexte actuel.

En réalité, encore des améliorations sont nécessaires

Les résultats démontrent également que l’efficacité globale du traitement dans un contexte réel est plus faible que prévu. Le taux de réussite est particulièrement faible dans le contexte de la consommation d’opioïdes très puissants (le fentanyl par exemple) et fréquemment utilisés par les personnes vivant avec un TUO.

Le texte souligne alors l’importance de développer et tester des nouvelles stratégies innovantes afin d’améliorer les résultats du traitement. De possibles solutions sont proposées, comme l’amélioration des interventions psychosociales intégrées, des traitements pharmacologiques et le développement de nouveaux modèles de soins.

Pour consulter l’article, cliquez ici.

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Juin 2022

Il existe un lien étroit et complexe qui s’exerce entre dépendance aux opioïdes et la santé mentale : plus de 74% des personnes vivant avec un trouble lié à l’usage d’opioïdes (TUO) développent une dépression au long de leur vie. Il est important de se pencher sur l’impact de l’état de la santé mentale dans le traitement des TUO afin d’augmenter la réussite des traitements et assurer une meilleure prise en charge de cette population. Gabriel Bastien, étudiant au doctorat en sciences biomédicales, s’intéresse à cette question depuis les deux dernières années.

Son projet porte sur l’interrelation entre la dépression et de la dépendance aux opioïdes. Grâce à cette étude, Gabriel a récemment obtenu la Bourse de l’axe aspects neurobiologiques des troubles de l’humeur du Réseau québécois sur le suicide, les troubles de l’humeur et les troubles associés (RQSHA) Cette bourse de 5000$ sert de complément de financement pour un membre de la communauté étudiante des cycles supérieurs et rattaché au RQSHA, permettant ainsi de soutenir et poursuivre le développement de sa carrière en recherche.

Son étude, financée par le RQSHA, utilise des données tirées du projet de recherche OPTIMA afin d’évaluer l’impact de la dépression sur l’efficacité des traitements agonistes opioïdes, soit la méthadone et une formulation de buprénorphine et naloxone.

Grâce aux résultats de ce projet de recherche, les cliniciens seront mieux outillés pour faire face à la complexité du traitement de la dépendance aux opioïdes dans un contexte de dépression comorbide. Dans l’ensemble, les personnes aux prises avec de telles problématiques auront accès à une meilleure prise en charge de leurs troubles psychiatriques et ainsi, une plus grande chance de rétablissement.

Le RQSHA offre quatre concours de compléments de bourse par année.

  • Axe recherche clinique et traitements novateurs (15 janvier)
  • Axe aspects neurobiologiques des troubles de l’humeur (15 avril)
  • Axe dimension psychosociale, éthique et santé autochtone (15 juillet)
  • Axe troubles des dépendances (15 octobre)

Pour plus d’informations, visitez le site du RQSHA.