La décriminalisation des drogues en Colombie-Britannique : un pas dans la bonne direction pour les personnes ayant un trouble d’usage de substances ?
En Colombie-Britannique, depuis le 31 janvier 2023, la possession par un adulte de 2,5 grammes de cocaïne, de méthamphétamine et d’opioïdes ne constitue plus une infraction pénale. Ce changement de législation s’est opéré grâce à une exemption de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances. La décriminalisation des drogues a été décrite comme une étape essentielle dans la démarche de la Colombie-Britannique visant à combattre les conséquences négatives associées au mésusage de plusieurs substances psychoactives, dont les opioïdes1,2. Le projet pilote de trois ans développé par la province s’inscrit dans un mouvement visant à réduire les méfaits associés à la consommation de drogues, notamment les décès par surdose et la criminalisation des personnes ayant un trouble d’usage de substances3. La consommation et la possession de drogues ne seraient ainsi plus considérées comme des infractions pénales, mais seraient plutôt traitées comme une question de santé publique.
Pour de nombreuses personnes ayant un trouble d’usage de substances, la décriminalisation représente un changement important dans la façon dont leur dépendance est perçue et traitée. Plutôt que d’être punies pour leur consommation de drogue, elles pourraient accéder aux services sociaux et de santé sans craindre d’être inculpées. La décriminalisation a également le potentiel de réduire le nombre de décès par surdoses en éliminant la crainte d’accusations criminelles qui empêche de nombreuses personnes de chercher de l’aide lorsqu’elles font une surdose ou sont témoins d’une surdose4. Les personnes qui consomment des substances à haut risque de surdose et de méfaits liés au trouble d’usage pourraient, dans ce contexte, accéder plus facilement à des interventions vitales comme la naloxone, rechercher un traitement, du soutien et des services de réduction des risques, sans crainte de stigmatisation ou de répercussions juridiques.
Néanmoins, la décriminalisation des drogues en Colombie-Britannique, loin d’être la panacée des solutions, représente une avancée significative dans la lutte contre les méfaits liés à la criminalisation de la consommation de drogues, et constitue dans l’ensemble une évolution positive pour les personnes ayant un trouble d’usage de substances5.
Références
1. CCLAT (Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances). Décriminalisation des substances contrôlées : Mémoire sur les politiques 2018. [Internet]. 2018 [cité le 2023 février 23]
2. Gouvernement de la Colombie-Britannique. Décriminalisation [Internet]. Gouvernement de la Colombie-Britannique ; [mis à jour le 7 novembre 2022 ; cité le 23 février 2023].
3. CBC News. What you need to know about drugs in British Columbia [Internet]. CBC News ; 2021 Oct 21 [cité 2023 Feb 23]
4. CBC News. Toxic drug supply’ : Why some experts say decriminalization is a key step to fight the overdose crisis [Internet]. CBC News ; 2022 Feb 23 [cité 2023 Feb 23].
5. Drug Policy Alliance. Approches de la décriminalisation [Internet]. Office des Nations Unies contre la drogue et le crime ; 2015 Feb [cité 2023 Feb 23].