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Traitements innovants en toxicomanie

Nouvelle publication sur l’Étude OPTIMA: Effet des schémas de titration de méthadone et buprénorphine/naloxone sur la rétention et l’usage d’opioïdes chez personnes avec des troubles d’usage


Hamzah Bakouni, stagiaire postdoctoral, et ses collègues de notre laboratoire, ont récemment publié un article dans le Journal of Addiction Medicine en collaboration avec Lexie Haquet, M Eugenia Socias, Bernard Le Foll, Ron Lim, Keith Ahamad, et sous la supervision du Dr Didier Jutras-Aswad. 

Cet article s’est concentré sur la description des modèles de titration de deux traitements de remplacement couramment utilisés dans le trouble lié à l’usage d’opioïdes de type d’ordonnance (TUO): la méthadone et la buprénorphine-naloxone, tout en décrivant leur impact sur différents résultats du traitement. 

En étudiant 167 participants âgés de 18 à 64 ans diagnostiqués d’un trouble d’usage d’opioïdes (TUO) et ayant reçu un traitement de remplacement, cette étude a conclu que des paramètres spécifiques du titrage de la méthadone étaient associés aux résultats du traitement et pouvaient aider à personnaliser les programmes de traitement. Une titration soutenue de la dose de méthadone, lorsqu’elle est indiquée, peut contribuer à augmenter la rétention dans le traitement, tandis qu’une titration plus rapide de la dose de méthadone peut contribuer à diminuer la consommation d’opioïdes chez les personnes vivant avec TUO. 

Pour lire l’article au complet: http://tinyurl.com/3zpxj68b 


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Suicide et consommation de substances: comment mieux y répondre?


En reconnaissance de la Semaine de la Prévention du Suicide, Gabriel Bastien, candidat au doctorat en sciences biomédicales à l’Université de Montréal, a donné une présentation sur le suicide et la consommation des substances le 9 février 2023.  

 Sa présentation a exploré la relation complexe entre la consommation de substances, la dépression et le risque de suicide, offrant des perspectives critiques et des pistes d’intervention. Gabriel a abordé 3 thèmes clés:  

  1. Les mécanismes impliqués dans l’interrelation de la dépression et de la consommation de substances; 

  2. Les facteurs de risque de suicide (ex. trouble d’usage de l’alcool, comorbidités psychiatriques telles que les troubles de l’humeur, l’impact de la consommation sur l’impulsivité et l’inhibition comportementale);  

  3. Les différences sexuelles et de genre dans la présentation clinique des personnes consommant des substances et ayant des comportements suicidaires.

     

Pour visionner la présentation au complet: https://youtu.be/vBE2pe_CpY4?feature=shared 

  

Besoin d’aide pour vous ou un proche?  

Des intervenants sont disponibles 24/7, partout au Québec.  

Téléphone : 1 866 APPELLE (277-3553)

Texto : 535353

Clavardage, information et outils : http://suicide.ca  

 

Article par Jane Ramil 


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Traitements innovants en toxicomanie

NOUVEAUTÉ : Boîtes à outils pour les Recommandations pour l’usage du cannabis à moindre risque dans le cas de psychoses (RUCMR-PSYCH)


Les Recommandations pour l’usage du cannabis à moindre risque dans le cas de psychoses (RUMCMR-PSYCH) sont des recommandations fondées sur des données probantes afin d’atténuer et de réduire les risques liés à la psychose lors de la consommation de cannabis. Les RUCMR-PSYCH ont été publiés dans le Journal of Dual Diagnosis en 2023 et comprennent 11 recommandations orientées vers la santé publique.

Pour plus d’informations, vous pouvez cliquer sur l’onglet boîte à outils.

 

À qui s’adressent les RUCMR-PSYCH?

Les RUCMR-PSYCH servent de ressource en santé mentale publique pour l’éducation, la prévention et les soins liés à la psychose, ainsi que pour la réduction des risques dans le cas de la consommation de cannabis non médical. Ces recommandations s’adressent à:

  • Toute personne qui consomme fréquemment du cannabis ou qui envisage de le faire; 

  • Les personnes ayant des antécédents de psychose ou qui présentent un risque élevé de développer une psychose;

  • Les cliniciens, les professionnels, les organisations ou les organismes gouvernementaux qui visent à améliorer la santé des gens qui consomment du cannabis.

Appuis et remerciements

Les RUCMR-PSYCH ont obtenu l’appui des organisations nationales suivantes : 

  • L’Initiative Canadienne de recherche en abus de substances 

  • L’association Canadienne de santé publique 

  • La Société Canadienne de la schizophrénie 

  • Le Consortium Canadien d’intervention précoce pour la psychose. 

 

L’élaboration et la diffusion des RUCMR-PSYCH sont rendues possibles grâce au soutien de : 

  • Santé Canada 

  • Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec 

  • Centre d’expertise et de collaboration en troubles concomitants 

  • L’Université de Montréal 

  • Centre hospitalier de l’Université de Montréal  

Santé Canada et le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec n’ont eu aucune influence sur le contenu des LRCUG-PSYCH et du matériel connexe. 

 


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Discussion sur l’automédication et le cannabis


Le cannabis à usage thérapeutique connaît une popularité grandissante et rencontre un intérêt soutenu de la population. Dans ce contexte social et compte tenu du fait que la recherche sur le cannabis est en plein essor, un besoin grandissant de formation auprès de la communauté professionnelle en santé s’impose pour leur permettre de soutenir, conseiller et encadrer les individus qui désirent se renseigner sur le sujet, réduisant ainsi les risques de méfaits potentiels liés à l’auto-médication.  

 

Dr. Didier Jutras-Aswad, psychiatre, a partagé son expertise avec Pénélope McQuade. Ils sont rejoints par Justin Mercier, conseiller pour la Société québécoise du cannabis (SQDC) pour discuter de l’utilisation du cannabis à des fins thérapeutiques.

 

Pour écouter le segment au complet : https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/penelope/segments/panel/474576/sante-mentale-physique-cannabis-drogue-medecine


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Les nouveaux produits salés de la SQDC


La Société québécoise du cannabis (SQDC) a lancé une nouvelle gamme de produits comestibles salés, dont des nouilles ramen, des saucissons et des arachides. Cette initiative fait écho aux règlements encadrant la production, obligeant les fabricants à faire preuve de créativité pour maintenir leurs activités. Ils sont notamment restreints dans l’utilisation de sucre et de colorants artificiels.   

En tant que spécialiste en mécanismes moléculaires et ayant une longue expérience dans le domaine du cannabis médical, François-Olivier Hébert a partagé son expertise avec Radio-Canada en soulevant quelques points intéressants. Pour les connaitre:  

 

Pour lire l’article au complet: https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2042050/cannabis-comestible-sqdc-produits-sales   

Pour visionner l’épisode de l’Épicerie:  https://ici.radio-canada.ca/tele/l-epicerie/site/episodes/853082/cannabis-aliment-application-economie-legumineuse 


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Traitements innovants en toxicomanie

Janvier 2024


Centraide du Grand Montréal. L’exclusion sociale [En ligne]. 17 octobre 2023 [cité le 08 janvier 2024]. Disponible: https://www.centraide-mtl.org/blogue/exclusion-sociale/

La stigmatisation et la consommation de substances

Le début de janvier marque le commencement de la nouvelle année,
avec les lots de résolutions, de nouveaux départs et pour certaines personnes,
une prise de conscience concernant leur consommation. Beaucoup choisissent de
participer au défi « Dry January » ou encore le « Défi 28 jours sans
alcool », qui visent à faire une pause ou à réduire leur consommation d’alcool
tout au long du mois de janvier ou de février. (1,2) Ce défi incite la
population à réfléchir à sa consommation d’alcool et à adopter une approche moins
risquée envers cette substance. Ces défis sont tous deux volontaires et
apportent de nombreux bienfaits pour la santé et le bien-être des individus. Ces
initiatives incitent à réfléchir aux défis que peut entraîner la modification
des habitudes de consommation de substances au niveau individuel. Cette analyse
souligne une conception répandue dans la société, selon laquelle la dépendance
est un choix personnel et que la personne concernée ne cherche pas réellement à
s’en sortir. Cette vision peut malheureusement entraîner la stigmatisation des
individus confrontés à des problèmes liés à l’usage de substances. (3)  

La stigmatisation entourant les personnes qui consomment des
substances demeure un défi persistant dans notre société. Au fil des années, on
a observé une augmentation des comportements et des attitudes négatifs envers
les personnes qui consomment des substances psychoactives. (4) Chaque individu aura une perception de la consommation basée sur sa culture, ses valeurs, son
expérience et les influences sociales. C’est cette perception qui peut être la
cause de la discrimination, des préjugés, du jugement et des stéréotypes à
l’encontre des personnes vivant avec un trouble lié à l’usage de substances. (5)

 

La peur de ce qui est perçu comme différent ou non conventionnel peut conduire certaines personnes à porter des jugements négatifs envers les individus qui consomment des substances. Cette attitude peut entraîner des conséquences graves comme le refus d’opportunités d’emploi et de logement, ainsi que des difficultés d’accès aux soins pour les personnes ayant des antécédents de consommation de
substances. Chez la personne qui consomme, cela peut provoquer un sentiment de
honte, la peur de solliciter de l’aide lorsque le besoin se fait sentir, une
faible estime de soi et plus encore. (5)

En cette nouvelle année, il est crucial de prendre conscience que
la stigmatisation vécue par ces personnes peut avoir des répercussions
sérieuses sur leur santé mentale, émotionnelle et leur bien-être. La dépendance
n’est pas un choix, c’est un problème de santé complexe aux multiples facteurs.
Les décès par surdose et leurs répercussions négatives touchent les amis,
familles et communautés. (5) Réduire la stigmatisation envers les personnes vivant
avec un trouble lié à l’usage de substances est un défi complexe qui nécessite
une approche compatissante, compréhensive et une collaboration de divers
secteurs de la société. Cette initiative doit passer notamment par la
sensibilisation, l’éducation et la formation de la communauté professionnelle
en santé. (4) 

 

Article par Michecarine Fleurius

Références

1-     ICI Radio-Canada Abitibi-Témiscamingue. Le « Défi 28 jours sans alcool » est de
retour pour une dixième année dans la région [En ligne]. 09 janvier 2023 [cité
le 03 janvier 2024]. Disponible:
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1947033/sante-boisson-consommation-abitibi     

2-   Noovo Moi.
Dry January: 10 délicieuses alternatives pour votre mois sans alcool [En
ligne]. 2024 [cité le 04 janvier 2024]. Disponible: 
https://www.noovomoi.ca/vivre/bien-etre/mois-sans-alcool-Dry-January.html 

3- Homewood Health. Stigmatisation et Toxicomanie [En
ligne]. 2021 [cité le 05 janvier 2024]. Disponible:
https://homewoodhealth.com/sante/5a12fe96f90eae021dfd5acd/stigmatisation-et-toxicomanie

4- Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances. La stigmatisation [En ligne]. [cité le 05 janvier 2024]. Disponible: https://www.ccsa.ca/fr/stigmatisation   

5- Gouvernement du Canada. Stigmatisation de la consommation de drogues [En ligne]. 08 septembre 2023 [cité le 5 janvier 2024]. Disponible: https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/opioides/stigmatisation.html

 

 

 

 


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Décembre 2023


Octobre 2023 marque le cinquième anniversaire de la législation du cannabis à usage non-thérapeutique au Canada qui avait provoqué plusieurs controverses. En effet, par cette décision prise en 2018, le Canada devenait le deuxième pays au monde à légaliser sa vente, sa possession et sa consommation à des fins non médicales par les adultes (1) Les objectifs principaux de La loi sur le cannabis (C-45) étaient de : 1) restreindre l’accès au cannabis à une population jeune, 2) diminuer les crimes relatifs au cannabis et le marché illégal l’entourant, 3) d’assurer l’accès à un produit sécuritaire. Cinq ans plus tard, quelles sont les retombées globales de la loi C- 45 et surtout quelles données probantes de santé publique ont été accumulées à ce sujet?

 

Au sein de leur étude rétrospective, Fischer et Jutras-Aswad et al., 2023 indiquent que les retombées sociales sont globalement positives (2). En effet, on dénote une réduction importante des arrestations et des poursuites judiciaires liées à l’utilisation du cannabis, ainsi que les préjugés sociaux et autres charges personnelles qui en découlent. (2). Cette réduction est d’autant plus bénéfique auprès des populations marginalisées et racialisées qui en étaient davantage affectées (3, 4).

 

Néanmoins les retombées directement reliées à la santé des personnes qui consomment du cannabis dans un contexte non-thérapeutique sont plus éparses et moins substantielles. Les données récentes de la littérature décrivent soit une augmentation ou une stabilisation de la prévalence de l’usage du cannabis, des visites aux services d’urgence liées au cannabis, des admissions à l’hôpital et de la conduite sous l’effet du cannabis (2). Ces observations comprennent également la population plus jeune (âgée de 15 à 25 ans) (5) plaçant en exergue que cet objectif de législation n’a pas été rencontré. Ainsi, des études longitudinales robustes concernant cette population sont nécessaires car comprendre leur trajectoire de consommation pourrait permettre de limiter et prévenir les risques et dommages associés (6). On notera cependant que plusieurs études ont rapporté ces effets durant la pandémie de COVID-19, période durant laquelle la consommation de cannabis pourrait avoir augmenté dû au stress et aux modifications des habitudes quotidiennes (4)

 

Un autre point important relatif aux retombées sur la santé des consommateurs récréatifs concerne le taux de THC contenu dans les produits à base de cannabis. Les lignes directrices canadiennes sur l’utilisation du cannabis à moindre risque (Canada’s Lower-Risk Cannabis Use Guidelines) (LRCUG) indiquent que les individus qui consomment du cannabis devraient privilégier l’utilisation de produits avec une teneur totale en THC plus faible ou un ratio élevé de CBD: THC. Plus la teneur totale ou relative en THC du cannabis utilisé serait élevée, plus les risques d’effets néfastes aigus ou chroniques sur la santé mentale ou physique sont importants. (7) Cependant, il est essentiel d’obtenir plus de preuves pour étayer ces recommandations.

 

Ainsi afin de répondre à ces manques de connaissances dans la littérature, deux études sur le cannabis à usage récréatif débuteront prochainement au sein du laboratoire du Dr Didier-Jutras Aswad. La première, SPECTRE, vise à évaluer l’impact de la consommation de produits du cannabis à inhaler qui contiennent différentes proportions de molécules actives sur les effets psychoactifs aigus chez des individus en santé qui consomment du cannabis occasionnellement. La seconde étude, TRICCHOME vise à caractériser les trajectoires de consommation de jeunes adultes (18 à 24 ans) qui utilisent le cannabis régulièrement ou quotidiennement via une application mobile. Afin de suivre l’évolution de ces projets, restez à l’affut de nos nouvelles sur notre site web ainsi que sur nos réseaux sociaux!

 

Article par Amani Mahroug

Références

1. Ministère de la Justice, Légalisation et réglementation du cannabis [En ligne]; 07 juilet 2021 [cité le 04 décembre 2023]. Disponible :  https://www.justice.gc.ca/fra/jp-cj/cannabis/

2. Fischer, B., Jutras-Aswad, D., & Hall, W. (2023). Outcomes associated with nonmedical cannabis legalization policy in Canada: taking stock at the 5-year mark. CMAJ, 195(39), E1351-E1353. DOI: 10.1503/cmaj.230808.

3. Le Devoir, Cinq ans après sa légalisation, le cannabis légal domine le marché [En ligne]; 16 octobre 2023 [cité le 04 décembre 2023]. Disponible : https://www.ledevoir.com/societe/800073/cannabis-legal-canada-cinq-ans-plus-tard

4. Statistiques Canada, Cinq ans après sa légalisation, qu’avons-nous appris au sujet du cannabis au Canada? [En ligne]; 16 octobre 2023 [cité le 04 décembre 2023]. Disponible : https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/231016/dq231016c-fra.htm

5. Santé Canada, Bilan des progrès : Légalisation et réglementation du cannabis au Canada [En ligne]; 20 octobre 2022 [cité le 04 décembre 2023]. Disponible : https://www.canada.ca/fr/sante-canada/programmes/engagement-legalisation-reglementation-cannabis-canada-bilan-progres/document.html

6. Kourgiantakis, T., Lee, E., Kosar, A.K.T., et al. Youth cannabis use in Canada post-legalization: service providers’ perceptions, practices, and recommendations. Subst Abuse Treat Prev Policy. 2023;18(1):36. DOI: 10.1186/s13011-023-00550-1


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Traitements innovants en toxicomanie

Novembre 2023


Les effets du cannabis sur la santé mentale représentent l’un des principaux enjeux de santé publique en lien avec cette substance. On estime que 26,2 % des personnes vivant avec la schizophrénie développeront un trouble lié à la consommation de cannabis à un moment donné de leur vie, ce qui est significativement plus élevé que dans la population générale (1). Si certaines personnes vivant avec des troubles psychotiques affirment que le cannabis les aide à gérer leurs symptômes, des études montrent que la consommation de cannabis peut également aggraver certains aspects de ces troubles pour certains sous-groupes d’individus. Par exemple, la consommation de cannabis a été associée à des risques plus élevés d’échec du traitement, d’hospitalisation et de réapparition des symptômes (2).

 

Un article récent d’Argote et al. a examiné comment les symptômes réels des troubles du spectre de la schizophrénie diffèrent entre les personnes qui consomment du cannabis et celles qui n’en consomment pas (3). Leur méta-analyse a rassemblé des données provenant de 21 études différentes sur le sujet et a produit des résultats variés. Ils ont constaté qu’en moyenne, les personnes atteintes de troubles du spectre de la schizophrénie qui consommaient du cannabis présentaient davantage de symptômes « positifs », tels que des délires et des hallucinations, mais aussi moins de symptômes « négatifs », tels que le manque d’expression émotionnelle, le manque d’élocution et le manque de motivation.

 

Les méta-analyses de ce type ne permettent pas de déterminer les causes de ces résultats, qui peuvent donc être interprétés de différentes manières. Est-il possible que le cannabis affecte le cerveau des gens, aggravant certains symptômes et en améliorant d’autres ? Les personnes ayant une psychose consomment-elles du cannabis en automédication, pour soulager leurs symptômes négatifs ? Ou bien les personnes vivant avec la psychose qui consomment du cannabis sont-elles fondamentalement différentes de celles qui n’en consomment pas – certaines n’auraient-elles pas pu développer un trouble psychotique si elles n’avaient pas consommé de cannabis ?

 

Les auteurs de cet article envisagent toutes ces possibilités, mais il appartiendra aux recherches futures de trouver les réponses. Dans notre laboratoire, nous menons actuellement un certain nombre d’études différentes sur la manière dont le cannabis affecte notre esprit, notre comportement et notre santé. L’un des objectifs de notre travail est de trouver des moyens de réduire le risque de dommages liés à la consommation de cannabis, en particulier dans les populations vulnérables telles que les personnes vivant avec des troubles psychotiques, en utilisant la réduction des dommages et des interventions basées sur la technologie (4, 5). Plus nous en apprendrons sur les liens entre le cannabis et la psychose, mieux nous pourrons concevoir des moyens de prévenir le risque de dommages, et plus nous pourrons donner aux personnes qui choisissent de consommer du cannabis les moyens de prendre le contrôle de leur consommation et de leur santé.

Article par Lucy Chester

Références

  1. Hunt GE, Large MM, Cleary M, Lai HMX, Saunders JB. Prevalence of comorbid substance use in schizophrenia spectrum disorders in community and clinical settings, 1990–2017: Systematic review and meta-analysis. Drug and Alcohol Dependence. 2018;191:234-58.
  2. Schoeler T, Kambeitz J, Behlke I, Murray RM, Bhattacharyya S. The effects of cannabis on memory function in users with and without a psychotic disorder: Findings from a combined meta-analysis. Psychological Medicine. 2016;46:177-88.
  3. Argote M, Sescousse G, Brunelin J, Baudin G, Schaub MP, Rabin R, et al. Association between cannabis use and symptom dimensions in schizophrenia spectrum disorders: an individual participant data meta-analysis on 3053 individuals. eClinicalMedicine. 2023;64:102199.
  4. Coronado-Montoya S, Tra C, Jutras-Aswad D. Harm reduction interventions as a potential solution to managing cannabis use in people with psychosis: A call for a paradigm shift. Int J Drug Policy. 2022;108:103814.
  5. Tatar O, Abdel-Baki A, Wittevrongel A, Lecomte T, Copeland J, Lachance-Touchette P, et al. Reducing Cannabis Use in Young Adults With Psychosis Using iCanChange, a Mobile Health App: Protocol for a Pilot Randomized Controlled Trial (ReCAP-iCC). JMIR Res Protoc. 2022;11(11):e40817.


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Septembre 2023


Heidar Sharafi, stagiaire postdoctoral dans notre laboratoire, a récemment publié un article dans la prestigieuse revue Addiction en collaboration avec Hamzah Bakouni, Christina McAnulty, Sarah Drouin, Stephanie Coronado-Montoya et Arash Bahremand.

Cette revue systématique et méta-analyse portait sur l’utilisation de psychostimulants de prescription comme thérapie de remplacement pour la dépendance aux stimulants de type amphétamines. En synthétisant les résultats de dix essais cliniques randomisés contrôlés, cette étude a permis de déterminer que les psychostimulants de prescription peuvent significativement réduire le craving chez les personnes ayant une dépendance aux stimulants de type amphétamines. Toutefois, nos résultats démontrent que ce type de traitement ne semble pas efficace pour diminuer la consommation de stimulants, les symptômes de sevrage ainsi que les symptômes dépressifs. Nous avons aussi pu identifier que de plus grandes doses de psychostimulants de prescription mènent, en général, à une plus grande diminution du craving et de la consommation de stimulants. Les seuls traitements actuellement disponibles pour la dépendance aux stimulants sont les interventions psychothérapeutiques et psychosociales, qui sont insuffisants dans une grande majorité des cas. Les résultats de notre étude démontrent donc l’importance de continuer les efforts de recherche dans ce domaine afin de trouver un traitement pharmacologique qui serait efficace pour les personnes ayant une dépendance aux stimulants.

Dans le laboratoire de Didier Jutras-Aswad, nous continuons de contribuer à l’avancée des connaissances avec de nouvelles méta-analyses, qui seront prochainement publiées, portant sur l’efficacité de la naltrexone, du bupropion et du modafinil en tant que pharmacothérapies pour la dépendance aux stimulants de type amphétamines. Un essai clinique pancanadien sur la dexamphetamine avant ou sans gestion des contingences pour le traitement de la dépendance à la méthamphétamine sera aussi en marche sous peu. Pour plus d’informations, visitez la section Études disponibles de notre site Web. 

La publication d’Heidar Sharafi est diponible ici.

Cliquez ici pour accéder au communiquer de presse.

Texte par Gabriel Bastien


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Traitements innovants en toxicomanie

Août 2023


Ovidiu Tatar, candidat au doctorat en sciences psychiatriques, et une équipe de chercheurs canadiens et internationaux ont récemment publié dans une prestigieuse revue de psychiatrie les résultats d’une étude qui a évalué les préférences de jeunes adultes atteints de psychose pour des interventions psychologiques en ligne visant à réduire la consommation de cannabis. Lorsque la consommation de cannabis, qui est 15 fois plus élevée dans cette population que chez des gens qui n’ont pas de psychose, est réduite, les données démontrent une amélioration des résultats cliniques. L’évaluation des préférences pour les interventions en ligne facilite l’engagement dans le traitement et augmente l’efficacité de l’intervention.

Des personnes ayant vécu un premier épisode psychotique et démontrant les signes d’une dépendance au cannabis ont participé à une enquête électronique entre janvier 2020 et juillet 2022. Les auteurs ont utilisé des méthodes avancées pour recueillir et analyser les opinions des participants concernant les interventions psychologiques en ligne et ont constaté une préférence plus marquée pour les interventions d’intensité modérée, par exemple des séances d’une durée de quinze minutes réalisées une fois par semaine.  Les participants ont apprécié l’autonomie conférée par les interventions en ligne, car elles peuvent être effectuées à la fois à la clinique et en dehors de la clinique. Il est important de noter que les interventions basées sur des applications ont été perçues comme complémentaires des interventions en personne. Les participants ont exprimé une préférence marquée pour l’utilisation de téléphones intelligents et les interventions qui intègrent des éléments vidéo et permettent une communication par messagerie instantanée avec les cliniciens.

Dans un monde où notre relation avec la technologie est en constante évolution, cette étude a permis de développer une nouvelle application d’intervention mobile (iCanChange), qui fait actuellement l’objet d’un essai clinique et qui pourrait aider les personnes ayant vécu un premier épisode psychotique à réduire leur consommation de cannabis et ainsi faciliter leur rétablissement.

Texte par Christina McAnulty

Références

1. Tatar O, Abdel-Baki A, Dyachenko A, Bakouni H,
Bahremand A, Tibbo PG, et al.
Evaluating preferences for online psychological
interventions to decrease cannabis use in young adults withpsychosis: An
observational study
. Psychiatry Res. 2023 May 30;326:115276.